En savoir plus sur … le Peu-Richardien
I / D’où provient ce nom ?
Il provient de « Peu-Richard » (ou Puy-Richard), du nom de la colline qui domine la base aérienne située au Sud-Ouest de Saintes, sur la commune de Thénac. En effet, lors du Néolithique récent, les thénaçais avaient choisi de se fixer au sommet de cette colline, située non loin de l’autoroute A10 à l’heure actuelle.
II / Comment a été découverte cette civilisation ?
Les premières fouilles sur la colline du Peu-Richard fut entreprises par hasard à l’initiative du baron Eugène Eschasseriaux en 1882. Député de la Charente inférieure (actuelle Charente-Maritime), mais également maire de Thénac, il était propriétaire des terres où est implanté le site. Il en profita pour s’approprier une partie des trouvailles et distribua le reste aux musées de Barcelone et Saint-Germain-en-Laye.
III / Quelle est son origine ?
Les Peu-richardiens seraient venus de la mer et auraient chassé un autre peuple, les Matignons, pour s’emparer de leurs villages, dont celui de Thénac. Leur occupation s’étend de 2800 av JC, début de la civilisation agricole de la hache polie des Matignons, jusqu’en 1800 av JC, début de la civilisation du cuivre d’Artenac.
IV / Pourquoi se sont-ils installés ici ?
Le village permanent installé sur la butte du Peu-Richard présentait un intérêt défensif certain. Mais sa principale vocation était pacifique : protéger les troupeaux des prédateurs divers. Les terrasses alluviales de la Charente situées au Nord se prêtaient tout particulièrement à l’élevage et aux cultures céréalières, les terrains argileux au Sud à la chasse et à la pêche.
V / Comment ?
S’étendant sur une dizaine d’hectares, le village du Peu-Richard était ceinturé par 3 fossés, dont le plus grand, à l’extérieur, mesurait 7 mètres de large et 3 mètres 50 de profondeur. Chaque fossé possédait 5 entrées et quelques tours de pierres, laissant supposer une étroite surveillance des troupeaux et une stratégie de défense contre d’éventuels envahisseurs.
VI / Quels vestiges nous ont-ils laissé ?
Après les fouilles de 1882 et celles des années 1965-1966 (voir article concerné) réalisées sur une partie du camp du Peu-Richard, le nombre important d’objets recueillis (outils, os travaillés et fragments de poteries) prouve l’importance de l’occupation de ce site, évaluée à 400 habitants. Les outils ont été taillés dans des silex extraits des calcaires crayeux du Turonien (Le Douhet) et du Santonien (Les Gonds, Rétaud), soit un rayon d’environ 10 Km autour de Saintes.
VII / Que pouvons nous trouver actuellement dans la région ?
Des outils en silex représentés essentiellement par des grattoirs et des lames, ainsi que des fragments de poteries souvent de petites tailles peuvent être récoltés après les labours dans certains champs situés au Sud de la ville de Saintes.
2 commentaires »
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Merci pour vos commentaires sur cette civilisation.
J’ai eu l’occasion de faire un sondage sur une petite colline de Gironde ,et j’ai trouvé à cette époque,dans les années 80 beaucoup d’échantillons relatant cette civilisation,tout juste pour vous dire que le Peu Richard est bien établi à cette époque sur une grande partie du Sud ouest et n’est pas tres bien répertorié.
Bonjour et merci pour votre message. Si vous avez l’occasion de venir sur Saintes, je me ferai un plaisir de vous faire visiter les quelques sites encore accessibles du « Peu-Richardien » régional. Bien cordialement.